La productrice de Star Wars The Force Awakens Kathleen Kennedy parle de sa rencontre avec le jeunot JJ Abrams. 20 Mai 2015 - Interview de Bruce Handy pour vanity fair
Voici une longue conversation entre la présidente de Lucasfilm et notre journaliste spécial Star Wars, Bruce Handy.
Depuis les Aventuriers de l'arche perdue en 1981, en tant que co-fondateur d’Amblin Entertainment, la productrice Kathleen Kennedy a mis sa patte dans presque tous les films de Steven Spielberg.
En 2012, elle devient présidente de Lucasfilm, la société de production de George Lucas, peu de temps avant qu’il ne l’a vende à Disney.
Maintenant, elle est la guide d’une nouvelle série de films Star Wars, y compris Star Wars: Le réveil de la Force du réalisateur et co-scénariste JJ Abrams, dont la sortie est prévue pour Décembre 2015.
Je parlais récemment avec Kennedy du coté mystique que procure Star Wars pour les jeunes cinéastes,
des idées inhabituelles qu’elle a pour le nouveau film et de l'étrange coïncidence qui a mené à sa première rencontre avec Abrams.
Il y a trois décennies, quand il n’était un jeune étudiant en cinéma de 16 ans.
Bruce Handy: Une chose intéressante à propos de Star Wars est que, probablement plus que toute autre franchise de blockbuster,
ces films sont vraiment sortis de la tête d'un seul homme. Et ce gars était probablement quelqu’un qui voulait tout gérer.
Les cinéastes ne pourraient plus travailler sur ce genre d'échelle. Alors, comment voulez-vous faire un film Star Wars sans George Lucas?Kathleen Kennedy: Je pense que cela se résume à un principe clé, qui est, il est extrêmement important d’en faire une affaire personnelle.
JJ a dû rendre le film personnel. Même Rian Johnson, (le scénariste-réalisateur), quand il réalisera l’Episode VIII, va devoir le rendre personnelle.
George a fait une affaire personnelle. Il a fait un film qui signifiait quelque chose pour lui.
Et je pense que c’est probablement le plus grand défi pour quiconque veut entrer dans cette galaxie.
Ils ne peuvent pas passer beaucoup de temps à penser à ce que les autres vont penser du film.
Ils doivent garder comme point de vue : Qu'est-ce que cela signifie pour moi et qu'est-ce que cela a à voir avec moi?
Franchement, je ne pense pas que de grands films existent, sauf s’il se passe quelque chose entre le créateur et l'histoire qui est racontée.
Un film ne peut pas provoquer d’émotion auprès du public si cela ne vient pas d’une émotion personnelle.
Voilà ce que j’ai essayé d'encourager auprès de chacun des réalisateurs : " Ne faites pas une fixation. Vous êtes déjà un fan jusqu'au boutiste.
Vous respectez déjà George Lucas et tout ce qu'il créé avec Star Wars. Beaucoup de gens qui arrivent dans cette franchise en savent 10 fois plus que moi sur ce sujet.
Et c’est fantastique. Parce qu'il y a cette dynamique que George a créé à partir d'un point de vue mythologique.
Non seulement parce que c’est une franchise à succès mais cela signifie quelque chose de très profond pour les gens.
Et si vous tombez dans la catégorie de cette génération qui a grandi avec les films, qui est devenue cinéaste, cela finit par être un des films les plus significatifs de votre vie,
celui qui a influencé leur carrière.
Mais maintenant vous devez dire à ce fanboy ou cette fangirl, "Où te situes-tu dans cet univers ?" Parce que sinon tu vas dériver. Et tu ne veux pas de ça.
Au cours de ces années, vous avez été impliqué dans beaucoup de films qui ont eu une résonance émotionnelle pour beaucoup les gens.
Mais Star Wars est presque au-delà de tout.Oui.
Ce qui est intéressant de nos jours c’est que dans notre culture populaire notamment sur Internet, il n'y a pas beaucoup de choses virales, des choses qui rassemblent les gens.
Nous passons beaucoup de temps à avoir des expériences individuelles que nous partageons d'une certaine façon, mais ce n’est nécessairement pas de cette façon que cela se déroule avec Star Wars.
Star Wars a amené les gens ensemble à l'intérieur des cinémas. Ce genre de phénomène n’existe plus beaucoup désormais. Cela ce produit mais d'une façon différente.
Et je pense que Star Wars est au cœur de la nostalgie affective. Je pense que beaucoup de personnes veulent le ressentir de nouveau.
Ils sont si enthousiasmés par ce nouveau film parce qu'ils veulent que cela arrive encore.
J’avais 18 ans, en 1977, lorsque le premier Star Wars est sorti et je me souviens d’avoir attendu trois heures pour le voir, parce que le film ne sortait que dans 4.000 salles.
Mais l'attente et la foule faisait partie de l'expérience Star Wars, presque autant que le film lui-même.Oui.
Nous avons eu la même discussion.
Eh bien, peut-être que si nous proposions le film au prix de 1977 et si nous laissons les gens faire une file d’attente. Pourrions-nous faire cela? Pourrions-nous recréer cela?
Je sais que Bob Iger (le PDG de Disney) aura quelque chose à dire sur le prix de 1977, mais c’est une idée amusante.Les gens veulent vivre à nouveau cette expérience. Et je me souviens, même quand je faisais Jurassic Park et ET, s’était comme des concerts de rock, voilà ce que vous ressentiez au cinéma.
Vous savez, les gens sont en attente expérience. Parce que la minute ou vous vivez cette expérience, vous y êtes.
Vous pouvez dire, oui je fais partie de quelque chose et tout le monde veut être une partie de ça. Et je pense que les gens manquent de ce genre d’expérience.
C’est pratique d'aller sur votre téléphone, de commander vos billets de cinéma et d'obtenir le siège que vous vouliez mais cela fait quelque chose de « lutter » pour voir un film.
C’est une question qui me trotte dans la tête depuis de nombreuses années et vous êtes la personne idéale à qui l’a posé.
Mon sentiment a toujours été que les artistes de culture populaire qui ont réussis, comme Steven Spielberg ou George Lucas, ont finalement juste fait les films qu'ils voulaient faire et que,
leur talent mis à part, ils ont de la chance car ce qui est important pour eux résonne auprès du public.
Non pas qu'ils ne font pas de calculs commerciaux. Mais, fondamentalement, pensez-vous que cela est vrai ?Je pense que c’est tout à fait exact.
Cela ne fait aucun doute. Je l'ai observé à la fois avec George et avec Steven. C’est ce que je disais à propos d’en faire une question personnelle.
Chaque image émane de quelque chose qui est vraiment important pour eux. Authenticité intérieur de chacun de ces gars est toujours visible à l'écran.
Et si cela fonctionne ou pas, ce n’est pas un problème. Ce sont littéralement des artistes en quête de trouver un moyen de communiquer ce qu'ils pensent.
Et George, vous le savez, son besoin croissant d'utiliser la politique comme un moyen d'exprimer une partie de sa frustration face à ce qui se passe dans le monde est visible dans les Star Wars
(Surtout les préquelles).
Et, vous savez, les fans peuvent regarder et déterminer si oui ou non ils sont d’accords avec cela, mais George l’a fait.
C’était vraiment important pour lui. Et, vous savez, c’était sa prérogative. C’était son histoire. Il utilise cela d'une manière qui était très personnel.
Je vous comprends et retrouver JJ après trente ans. Parlez-moi. Comment l’avez-vous rencontré ?C'était amusant.
Je travaillais avec Steven et je reçois un appel téléphonique.
Et cet homme vivait dans une maison sur Lookout Mountain en Arizona. Il était dans son sous-sol et il a trouvé une boite couverte de poussière.
Et il me dit: "Ce sont des films et je pense qu'ils appartiennent à Steven Spielberg."
Ma première pensée, malheureusement cynique, était c’est quelqu'un qui essayer d'obtenir de l'argent.
Et donc je ne vais rien faire.
Je lui dis: «Eh bien, c’est super. Si cela ne vous dérange pas, nous sommes chez Universal.
Peut-être que vous pourriez juste passer déposer la boîte et nous jetterons un œil pour voir si ils appartiennent à Steven."
Et je raccroche le téléphone. La première chose que je dis à Steven c’est, "As-tu déjà habité sur Lookout Mountain?»
Il poursuit: "Oui."
Je pense, d'accord, ce gars ne va pas venir.
Donc je lui ai dit, "Eh bien, quelqu'un pense qu'il a trouvé tes films dans ta maison.»
Il poursuit: «Oh, mon Dieu, tu plaisantes!"
Il pensait que tous ces premiers films Super 8 qu'il avait fait quand il avait 15 ans, 16 ans avaient disparu depuis longtemps.
Il les avait perdus. Il ne savait pas où ils étaient.
Donc cet homme arrive.
Avec la boîte. Il ne pouvait pas être plus doux, il ne pouvait pas être plus agréable.
Il dépose la boite. Effectivement, Steven était hors de lui parce c’était tous ses vieux films.
J’avais pris le LA Times du matin pour lire l’article sur ces deux gens qui avaient gagné le film award et leur film était projeter au Nuart Theatre de Los Angeles.
Et j’ai dit à Steven: «Tu sais ce qui serait vraiment super? Pourquoi ne vous engagez ces deux enfants qui viennent de remporter cette récompense,
cela leur apporterait probablement quelque chose de te rencontrer.
Ils pourraient nettoyer tes films et les transférer de sorte que nous ne risquerons plus de les voir disparaissent à nouveau? "
Et ces deux enfants c’étaient JJ Abrams et Matt Reeves, qui a réalisé Dawn of the Planet of the Apes.
Et ils sont venus.
Ils étaient âgés de 15, 16 ans. Et ils ont fini par faire exactement cela, le nettoyage des films super 8 et nous sommes tous restés de grands amis.
Nos enfants sont allés à la même école élémentaire.
Nous avons suivi la carrière de JJ, alors quand il s’est engagé pour Star Wars,
c’est ce genre de coïncidence fantastique que fabrique le destin, le destin ou quelque chose qui était prédestiné.
Source : http://www.vanityfair.com/hollywood/2015/05/kathleen-kennedy-star-wars-interview
Traduction : Coyote pour www.galaxie-starwars.com