Katee Sackhoff parle de la série The Mandalorian et de bien d'autres choses encore.
Extrait de l'interview réalisée par Christopher Gates pour looper.com
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Avez-vous suivi un entraînement spécifique pour The Mandalorian ?Non. Cependant, vers la fin du tournage, je m'entraînais pour Another Life, et je fondais dans ma garde-robe. J'ai commencé à avoir un petit cul plat.
J'ai fini par avoir des couches dans mon costume de Mandalorien parce que je perdais beaucoup. On a dû me mettre des prothèses pour les fesses et les faire rentrer.
Ils ont dû agrandir mon costume parce que je commençais à avoir la forme de Niko, et tout d'un coup, Bo-Katan s'est étiolé.
Vous avez participé à Battlestar. Vous avez joué dans Star Wars. Vous avez travaillé dans l’univers des super-héros.
Y a-t-il des grandes franchises de genre que vous n'avez pas encore faites et dont vous avez vraiment envie ?Je n'ai pas joué dans Star Trek. Ça semble être la franchise qui est toujours là. C'est toujours là et c'est toujours possible.
Alors, Bo-Katan. Vous jouez ce personnage depuis un certain temps maintenant, d'abord dans Clone Wars et Rebels, et maintenant en live action.
Y a-t-il quelque chose d'inhabituel ou de marquant dans l'audition ou le processus de casting pour ce personnage ?Dès le début, lorsque j'ai créé sa voix, j'ai passé une audition.
C'était l'un de ces beaux coups de fil que l'on reçoit lorsqu'on vous annonce qu'ils vont créer une femme guerrière mandalorienne, et cela a en quelque sorte coïncidé avec cette idée de
"Katee Sackhoff reprend un rôle d'homme". Et je pense que pour les gens j'étais un peu catalogué.
Genre, si on doit prendre un personnage qui est surtout un homme et le transformer en femme, on devrait appeler Katee parce qu'elle l'a fait une fois.
Pendant longtemps, j'ai toujours plaisanté en disant : "Bien sûr, je vais juste faire tous les personnages qui sont passés d'un homme à une femme."
Donc je pense que j'étais déjà dans le processus de conversation.
J'ai donc eu le contrat pour la voix, ce qui était génial. Et pour The Mandalorian, ce n'était pas vraiment un processus de casting, mais plutôt une rencontre avec Jon Favreau.
Il m'a fallu une bonne partie de cette réunion pour réaliser qu'il me demandait si je voulais le poste.
J'étais tellement stupide, parce que lorsque j'ai finalement commencé à regarder autour de moi, il y avait des photos partout sur le mur, et elles décrivaient la saison de The Mandalorian, et j'étais dessus.
J'étais comme, "Qu'est-ce qui se passe ?" C'était assez surréaliste.
Je me souviens juste d'être assise avec les mains entre les jambes, les jambes croisées, essayant désespérément de ne pas remuer parce que j'étais si nerveuse d'être simplement dans la pièce, ce qui est fou.
Vous aviez déjà joué ce personnage, mais vous ne l'aviez jamais incarné physiquement. Pour vous, quel a été le plus grand défi que vous avez dû relever en passant de l'animation au réel ?Je pensais être mieux préparée que je ne l'étais. Parce que j'ai joué le personnage pendant si longtemps, c'était un peu un tort.
Je connaissais le personnage, j'avais mémorisé mes dialogues, j'étais prête.
Et puis je suis arrivé sur le plateau et j'étais comme, "Oh, **crotte**." Je n'ai jamais marché comme elle. Je n'avais jamais bougé comme elle. Comment Bo-Katan s'assoit-elle ? Je ne savais rien du tout.
J'étais genre, "Oh mon Dieu". J'étais paniquée. Heureusement, Bryce était la réalisatrice de cet épisode. Vraiment, si je peux ajouter, Jésus, son épisode était génial.
C'était vraiment bien.Si bien que ça ? Je me souviens qu'elle m'a dit "Ce n’est pas grave. Tu es comme Pinocchio. Tu as été un garçon en bois pendant si longtemps et maintenant tu es un vrai garçon.
Tu dois juste apprendre à marcher et à parler." Et ça a rendu les choses beaucoup plus faciles pour moi de l'entendre dire ça parce que tout d'un coup, je voyais une métaphore de ce que je traversais.
Je me suis dit, c'est vraiment cool, j'ai juste besoin d'y ajouter un peu de vrai garçon. Ça va aller. Tu es un peu en bois en ce moment.
Ça m'a vraiment aidé. Ça a vraiment aidé à la définir. Un jour Favreau était sur le plateau et il m'a vraiment aidé. Il m'a fait passer par les étapes du genre : "Fais cette prise comme ci, fais cette prise comme ça."
On a dû faire la prise de 10, 15 façons différentes. Mais il m'a aidé à me retrouver dans sa royauté, parce que c'est une femme qui est noble de naissance. Elle est très déterminée.
C'est une princesse, par manque d'un meilleur mot. Je crois que je voulais m'assurer qu'elle était déterminée et qu'elle n'était pas une personne qui se traîne, et qu'elle ne bouge pas autant que moi.
Elle devait être très digne. C'était la partie la plus difficile, rester assise sans bouger, parce que je suis tellement nerveuse.
Star Wars est une énorme machine avec tellement de pièces en mouvement. Avez-vous pu contribuer au développement de l'histoire et de la personnalité de Bo-Katan ?Un peu. C'est vraiment une collaboration. Je pourrais m'asseoir et parler de Star Wars avec Dave et Jon pendant des heures. Et nous l'avons fait.
Nous en avons beaucoup parlé, parce que je voulais m'assurer que je connaissais Bo-Katan de fond en comble, et que je savais les choses qui n'étaient pas écrites dans le scénario.
Je voulais savoir si elle avait déjà rencontré Yoda ? Qui connaît-elle ? Qui ne connaît-elle pas ?
Parce que ces choses pimentent votre performance, et ensuite vous faites passer des « Easter eggs » sans vous en rendre compte. Je voulais être consciente de ce genre de choses.
Je pense qu'il y a un peu de moi dans chaque interprétation. J'essaie de faire en sorte que mes personnages aient l'air d'avoir quelque chose en tête lorsqu'ils ne disent rien.
Et je pense que ça a très bien marché avec Bo-Katan parce qu'on dirait qu'elle cache tout le temps un secret. Je pense que ça a bien fonctionné.
Combien de temps vous faut-il pour tourner un épisode de The Mandalorian ?Oh, mon Dieu. Ils tournent plusieurs épisodes en même temps, donc je dirais plus qu'un épisode de télévision classique, c'est sûr, mais moins qu'un film.
Quand avez-vous tourné vos participations à The Mandalorian ?Cela a pris pas mal de temps. Le tournage a pris du temps, mais nous l'avons terminé dans la dernière moitié ou le dernier quart de février 2020.
Je suis passé directement de là à Another Life et j'ai tourné en cinq jours environ. Puis nous avons été arrêtés une semaine plus tard.
Pouvez-vous nous parler un peu du fait de travailler avec Pedro Pascal ?C'est vraiment génial. Pedro a juste le pouvoir de sa voix, si vous enlevez le visage d'un acteur, qu'est-ce qu'il vous reste ? Il reste la voix et la gestuelle.
Il reste cela mais vous ne pouvez pas utiliser vos expressions faciales. Vous devez donc être très précis dans vos mouvements, mais aussi avec votre voix.
S'il devait montrer son visage sans donner la performance qu’il réalise avec son casque, vous vous diriez : "Eh bien, ça n'a pas marché."
Parce que lorsqu'il est là, cela change les interprétations des autres autour de lui de manière exponentielle, car il connaît si bien le personnage. C'est un si bon acteur.
C'est l'un des êtres humains les plus gentils que je n’aie jamais rencontrés. C'est un grand fan de Battlestar Galactica, alors il y a eu des jours où il m'a dit :
"Hé, hé, hé, viens dans ma loge. Je veux te parler. Je veux te parler." Et c'était à propos de Battlestar, donc c'était assez drôle.
En fait, avant cela, nous avions des amis communs, donc j'étais excité à l'idée de travailler avec lui depuis très longtemps.
Quelles sont les conditions de travail dans le Volume, le grand plateau numérique de The Mandalorian ?C'est fou. Je pense que tout a été dévoilé, parce que le documentaire sur les coulisses est la meilleure façon de le voir.
Mais travailler dans le Volume est l'une des choses les plus intenses que j'ai faite dans ma vie, parce que lorsque vous êtes dedans, vous avez l'impression d’être ou se déroule l’action.
Quand nous étions sur Battlestar Galactica et que nous étions dans les Vipers et qu'ils se préparaient à nous envoyer dans l'espace, c'était essentiellement l'équipe qui nous poussait.
Vous étiez dans du polystyrène. C'était vraiment un exercice pour utiliser son imagination. C'était un cran au-dessus de s'asseoir dans une boîte en carton quand on était enfant. Je plaisante.
Ils ont fait un travail magnifique. C'était incroyable.
Mais lorsque vous êtes dans le Volume et que nous tournons des scènes - comme lorsque nous regardions le cargo Gozanti, et que nous étions tous debout sur le Razor Crest pour parler du plan,
j'ai commencé à avoir le mal de mer parce que le Volume bouge. Et tu sens que tu commences à te balancer, et ils nous ont tous harnachés parce que nous sommes debout sur le Razor Crest.
Et tu peux tomber. Il y a eu une ou deux fois où je me suis dit : "Il faut que je m'assoie". Oh mon Dieu, c'est dingue."
Quand on a fait le combat dans le premier épisode, où on est venu sauver Mando sur le pont du bateau de pêche, les bateaux du port montaient et descendaient alors qu'on se tenait sur ce gros bateau.
L'horizon passe derrière les bateaux. C'était l'une des expériences les plus cool que j'ai vécues dans ma vie.
Vous jouez toujours, mais vous n'avez pas besoin d'utiliser votre imagination à ce moment-là parce que vous vous dites, "J’y suis, je suis ici." C'est incroyable.
Et dès que vous passez la porte de la scène, il y a une foule de gens. Je le jure, il y a 15 ou 20 personnes. Ils sont tous sur des ordinateurs qui contrôlent le volume.
Et ils sont là toute la journée et ils le font bouger. C'est la chose la plus cool qui soit.
Et vous deviez porter une armure mandalorienne. A quoi ressemblait l'essayage ? Était-ce différent d'un essayage de costume normal ?Eh bien, c'était cool parce que je n'ai jamais participé à un projet dont le budget était assez important pour que je puisse être scanné.
Normalement, j'y vais et on me dit : " Très bien, on va te plâtrer aujourd'hui ", et ça fait au moins huit millions d'heures que le suis plâtré pour un costume.
Et là, je suis entrée. Je me suis tenue debout sur ce truc avec les chaussures de mon personnage, un soutien-gorge et des sous-vêtements et ils m'ont scannée. C'était littéralement cinq secondes.
Et ils m'ont dit : "Super, à plus tard." Et j'étais comme, "C'est tout ?" C'est tout. Et ils ont construit mon costume à partir de ça. C'était assez incroyable.
Mais le premier jour où je l'ai mise a été l'expérience la plus folle parce que j'étais avec Dave. Et lui et moi sommes allés la montrer à Favreau.
On était comme des enfants dans un magasin de bonbons.
J'étais comme, "Oh, mon dieu." J'ai joué ce personnage pendant 10 ans. Elle a été animée. Genre, "C'est tellement fou." Je lui ressemblais exactement.
Et c'était comme une naissance pour ce personnage que Dave avait dessiné. Et il était comme, "C'est incroyable."
C'était l'une des expériences les plus agréables pour nous deux. J'étais si heureuse qu'il vivre ça.
Puis nous sommes entrés et nous l'avons montré à Jon. Il était très excité, mais ensuite il s'est mis dans tous ses états.
Jon était du genre, "On devrait faire ça. On doit faire ça. Est-ce qu'on devrait faire ça ? Qu'est-ce que tu en penses ? Devrait-on faire ça ? Les gars, au travail maintenant.
Devrions-nous faire ça ? Devrions-nous faire ça ?
On se calme." Dave est comme la voix de la raison là-bas.
Lorsque vous avez été choisie pour jouer dans Battlestar, il y avait un groupe de fans assez virulent qui était furieux que Starbuck soit une femme.
Cela a semblé changer une fois la série sortie, mais en regardant le final de la saison de Mandalorian, c'est vous, Mercedes, Gina et Ming-Na Wen qui dirigez presque toute l'action,
et les gens n'ont presque rien remarqué. En tant que star de films d’action et de science-fiction, avez-vous vu changer l'attitude envers les femmes ?Absolument. Ouais. Avant tout, l'une des raisons pour lesquelles Starbuck a fonctionné est que nous n'avons jamais mentionné le fait qu'elle était une femme.
C'était juste un personnage équilibré, intéressant, créatif, dans un monde amusant à regarder. Il se trouve que c'était une femme.
La raison pour laquelle cette scène à la fin de Mandalorian a fonctionné est qu'elles n'ont pas parlé du fait qu'elles étaient des femmes.
Elles étaient simplement les meilleures personnes pour ce travail et elles étaient là. Et elles l'ont fait, et elles ont réussi.
Nous ne nous sommes pas arrêtés pour dire : "Le pouvoir des femmes, woo-hoo ! Tu prends la tête parce que tu es la plus jolie !" Vous voyez ce que je veux dire ?
C'était juste la bonne équipe au bon moment.
Et je pense que ce qui a changé, non seulement dans le genre « action, science-fiction » mais aussi dans notre industrie, c'est que nous n'avons plus l'impression de devoir quantifier l'existence d'une femme en disant :
"C'est une femme, c'est un personnage féminin fort". On n'a plus besoin de faire ça. Maintenant, c'est juste : "C'est pas génial à regarder ? **ouh pinèse** de **crotte**, c'était génial."
Il ne s'agit pas d'enlever ou de nier le fait que ce sont des femmes. Je pense que c'est ce qui a le plus changé dans l'industrie et nous avons tellement de femmes étonnantes à voir évoluer.
Regardez Nomadland. Regardez Frances McDormand. Cette interprétation, c'est une femme forte.
Le film ne parle jamais du fait qu'il n'est pas prudent pour elle de vivre cette vie parce qu'elle est une femme. le film n'en parle pas.
Il montre les difficultés de tous ceux qui vivent cette vie, hommes et femmes.
Je trouve cela très beau, car je pense que cela nous permet, en tant que spectateurs, de nous perdre dans quelque chose sans nous dire : "Oh, voilà l'explication".
Pouvez-vous nous dire ce que vous réserve l'avenir de Bo-Katan ?Honnêtement, j'aimerais pouvoir vous dire que je sais quelque chose. Mais je ne sais vraiment rien.
Je sais où nous nous sommes arrêtés et c'est tout ce que j'ai. Je ne peux qu'utiliser mon imagination et espérer que nous verrons des choses plutôt cool, mais je n'en ai aucune idée.
Où aimeriez-vous la voir se diriger ?Oh mon dieu. C'est difficile à dire parce qu'elle a commencé à un endroit qui était ... Elle n'était pas nécessairement du bon côté des choses. Elle pensait l'être.
Je pense qu'elle a toujours eu son peuple à l'esprit. Mais sa trajectoire pour arriver là où elle est a été assez dramatique.
Quand vous êtes le deuxième né et que votre sœur dirige, vous ne rêvez jamais que vous allez devoir prendre ce job. Parce que l'idée qu'elle ne soit plus avec vous n'est pas imaginable. Et puis ça arrive.
Alors comment amener une personne formée comme un guerrier, qui n'a jamais pensé qu'elle aurait à diriger ou qui ne voulait pas diriger, à un poste où elle doit diriger parce que c'est pour le peuple ?
Et je trouve cela très intéressant, car je pense qu'elle est une guerrière dans l'âme. C'est ce qu'elle est. C'est ce qu'elle a toujours été, et nous n'avons pas encore vu cette partie d'elle.
J’aimerais voir pourquoi elle pense être la bonne dirigeante, jusqu'où elle ira, et à quoi cela ressemble.
Ce n'est pas parce que vous pensez avoir raison et que vous pensez être la bonne personne pour gouverner que vous l'êtes vraiment.
Je veux donc voir cette lutte, car si elle se soucie vraiment de son peuple, elle n'est peut-être pas la bonne personne.
Je pense qu'il y a tellement de directions différentes où aller, donc nous devrons attendre de voir ce que ces gars ont en tête.
…
Y a-t-il quelque chose à propos de The Mandalorian dont on ne vous a pas encore parlé ou dont vous n'avez pas encore eu l'occasion de parler et que vous aimeriez aborder ?Oh mon dieu. Je pense que nous avons parlé de tout ce dont je pouvais parler. C'est une série tellement géniale. En tant que fan des films originaux, le ton de la série est familier.
J'adore ça, en tant que fan des films. J'adore ça. Ça ressemble beaucoup à ce que c'était avant. J'adore ça.
J'adore les marionnettes. J'adore tout ça. C'est tellement cool.
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