Carrie Fisher exorcise ses démons dans son one woman show.Carrie Fisher a une expression pour décrire les méandres de sa vie : " Sale réalité égale bonne anecdote ".
Elle s’applique aussi à ces parents et aux articles scandaleux sur ses mariages, à ces problèmes de dédoublement de personnalité et à sa dépendance aux analgésiques,
à ses mariages ratés avec le musicien Paul Simon et l’agent des stars Bryan Lourd, du matin où elle s’est réveillée et a trouvé son ami de 42 ans, le républicain R. Gregory Stevens, mort dans son lit.
Elle s’explique aussi sur STAR WARS, l’empire de la franchise et de la richesse qui l’a pour toujours affublée de cet odieux chignon et transformé son héros,
la princesse LEIA, en poupée, bouteille de shampooing et distributeur de PEZ.
Dans “Wishful Drinking”, son one woman show qu’elle a écrit et qu’elle joue désormais au Berkeley Rep's Roda Theatre, Carrie Fisher n’épargne personne.
Ni sa mère Debbie Reynolds (avec son regard de biche abattue), ni son père Eddie Fisher (l’homme aux milles visages), ni ces ex et encore moins sa fille de 15 ans Billie.
Mais la cible principale de Carrie Fisher c’est Carrie Fisher.
"Je pense que je suis très saine d’esprit à propos de ma folie " dit-elle pendant son spectacle qu’elle va jouer sous la direction de Tony Taccone jusqu’au 30 mars au Berkeley Rep's Roda Theatre.
"Pour moi ce show est une véritable thérapie" explique Carrie Fisher lors de cette interview réalisée dans une chambre ensoleillée de l’hôtel Berkeley.
"Si je dois aller en désintoxication cela se fera par l’écriture, si je dois aller dans un hôpital psychiatrique cela se fera par l’écriture. Si je peux parler de mes problèmes, ils ne m’auront pas ".
" C’est comme marcher dans sa chambre et se dire, oui, je sais, j’ai 5 kilos de trop mais ce n’est pas important "
Sur scène, Carrie Fisher, 51 ans, est habillée d’une longue robe noire et d’un maillot à grande manche qui provoque chez elle une sensation de sérénité.
Ce look rappelle l’âge d’or de Martha Graham,
(NDT : 1894 - 1991 Danseuse et chorégraphe américaine, elle est reconnue comme l'une des plus grandes innovatrices de la danse moderne et apparaissait souvent vêtue de noir).C’est alors que Carrie Fisher s’enfonce profondément dans son gros fauteuil, le dos au soleil. Elle m’examine avec un regard fixe, sérieux, mais amical, pénétrant.
La première représentation de “Wishful Drinking” a eu lieu au Geffen Playhouse à Westwood de novembre 2006 à janvier 2007.
« J’avais prévu de faire ce spectacle pendant de nombreuses années » dit-elle d’une voix sarcastique.
Cette même voix qui, lorsqu’elle avait 18 ans, lui a permis de séduire Warren Betty dans " Shampoo " et qui semble venue de la gorge d’une personne âgée comme Oscar Levant peut être ou Dorothy Parker.
"Parfois, il m’arrive de parler des hôpitaux psychiatriques et de Georges Lucas à qui j’ai donné des récompenses pendant environ quatre ans".
Au final, elle a eu assez de matière pour écrire son one woman show. Le scénario semble extrait de son premier roman "Postcards From the Edge ".
Elle écrit son spectacle dans la salle à manger de sa maison de Beverly Hills.
Quelques amis écrivains comme Helen Fielding ("Bridget Jones's Diary") et Michael Tolkin ("The Player") était près d'elle lorsqu'elle était prête à tout lâcher.
"Oh ! 10 ou 20 fois, je ne me souvient plus !" et mettre en forme son spectacle.
Carrie Fisher, qui qualifie la relation entre ses parents de "communiquer de presse", trouve que la célébrité de seconde génération inspire des paroles sans fin lors d'une visite chez son psy.
Chacun de ces quatre romans de "Postcards From the Edge" (1987) au dernier "The Best Awful" (2004) étaient remplis de sous entendu sur l'absurdité d'avoir Debbie Reynolds pour mère,
Eddie Fisher pour père et brièvement Elizabeth Taylor pour belle-mère. Chacun de ses romans est une clé expliquant sa vraie vie.
Il y a une partie de désespoir dans ses livres, comme une bouée de sauvetage pour l'aider à supporter le fardeau de ses douleurs passées.
En 2004, elle fit le talk show Oxygen qui s'intitula : "conversation avec Carrie Fisher" pour se confronter à son père,
alors âgé de 76 ans, à propos de son penchant pour la drogue et la négligence dont elle a fait preuve envers sa fille, Billie.
Ces soucis, elle nous les expose comme une plainte. "Il m'est arrivé beaucoup de choses difficiles", dit-elle entre deux petites gorgées de coca zéro.
"Mais vous savez qu'il est sans intérêt de s'apitoyer sur son sort. Je n'ai jamais manqué d'argent et j'ai grandi dans un environnement très privilégié".
Mais, comme n'importe quelle personne dépressive qui crée des murs pour se protéger, Carrie Fisher ne semble jamais entièrement guérie.
"Dire que ma vie n'a pas toujours été drôle", déclare t-elle dans son spectacle, "est vrai, et cela serait inacceptable."
Jouer "Wishful Drinking" fait fuir les démons qui la hante. "C'est une sorte d'alchimie, vous transformez le silence en or et c'est l'objectif.
Ce que vous essayer de faire c'est de traiter les faits avec humour et dérision.
Comme Truman Capote qui a dit: "pour connaitre les autres connait toi toi-même", Carrie Fisher à l'art de mettre son auditoire à l'aise.
Elle est tellement franche et brutale à son sujet que vous ressentez vous aussi l'envie de vous dévoiler.
Carrie Fisher est très proche de ces amis. Il y a 24 ans, quand l'actrice Joan Hackett est morte d'un cancer, la journaliste Liz Smith a rapporté que Carrie Fisher avait payé les factures d'hôpital.
Plus tard, quand un de ces amis a été contaminé par le virus du sida, c'est elle qui l'a fait rentrer dans un établissement spécialisé.
Elle a trainé avec John Belushi est son groupe "Saturday Night Live".
Elle a toujours été très proche de Meryl Streep avec qui elle a joué "Postcards From the Edge".
Penny Marshall est un ami de longue date. Idem pour Richard Dreyfuss, Salman Rushdie, Marianne Faithfull, Graham Norton.
Elle est également très proche du producteur Bruce Cohen qui prépare actuellement un film sur la vie de Harvey Milk
(NDT: 1930-1978 homme politique américain et militant pour les droits civiques des homosexuels à San Francisco) avec Sean Penn.
Ses familles de sang ou de cœur lui sont essentielles. Carrie Fisher est très proche de sa mère.
(" C'est une femme qui m'est très chère et je l'admire"). Elle est très proche de Lourd, le deuxième mari de Carrie Fisher et le père de Billie.
"Nous nous partageons la garde et nous partons en vacances ensemble. Vous savez, c'est comme une vraie famille !"
Elle fut terrassée quand il lui a avoué son homosexualité et qu'il la quittait pour un autre homme.
Une histoire qu'elle raconte dans son roman "The Best Awful" et qui va devenir un film diffusé en deux parties sur HBO.
Elle qui pensait ne jamais divorcer : " Vous savez, quand j'étais petite, mes parents n'était pas toujours ensemble. Ils ne parlaient pas et je ne voyais mon père qu'une fois par an."
"Je n'ai pas voulu que ma fille grandisse loin de son père car cela m'a beaucoup affectée. Cela a affecté mes rapports avec les hommes et ma capacité à faire confiance."
Parfois Carrie Fisher admet que transformer les douleurs de sa vie en divertissement n'est pas la meilleure chose à faire et c'est pour elle un moment difficile lorsque, sur scène, elle interprète son spectacle.
"Oh mon dieu, oui c'est difficile, même après toutes ces représentations, oh mon dieu !
Oui, j'aimerais traiter d'autres sujets qui n'ont rien à voir avec moi, avec un autre acteur ou un autre écrivain ou n'importe qui, mais ce spectacle s'est ma thérapie, il m'aide à faire face".
Wishful Drinking: Jusqu'au 30 Mars 2008: Berkeley Repertory Theatre, 2025 Addison St., Berkeley. $33 to $69. (510) 647-2949 or (888) 427-8849, www.berkeleyrep.org/tickets.
Billets également disponibles à la caisse.
Source:
http://www.sfgate.com/cgibin/article.cgi?f=/c/a/2008/02/20/DDPBV2JFI.DTL&type=entertainment
Article de Edward Guthmann pour le San Francisco Chronicle du 20 Février 2008.
Traduction (la plus fidèle possible je l'espère) par COYOTE pour www.galaxie-starwars.com.