Bon alors j'ai envie de partager avec vous une scène que je viens d'écrire.
Elle devrait répondre au attente de mâle que vous êtes...
C'est une course-poursuite
Montage de moi, bien que j'ai omis de mettre ma signature habituel
Première partie : 1. Préjugé
14 décembre 1869
Aux abords des Quais dans le quartier de WappingLe froid cinglant rendait la tâche bien pénible pour ces mariniers qui le long de la Tamise allaient et venaient, leur bateau plein d'une cargaison venu des quatre coins du globe. La vie sur les quais était trépidante. Un conglomérat de miséreux sans le sous qui quémandaient quelques heures de travaille avec l'espoir d'une paie qui leur assureraient au moins le couverts pour le soir ; de filles de joies perdues dans les rues à la recherche du client qu'il soit opportuniste ou égaré ; et de gamins prêt a chaparder, par les petits trou de ballots mal fermé, la moindre trouvaille qui pourrait être vendu à bon prix à des receleurs peu regardant. Un amoncellement d'individu à l'âme perdu ; aux yeux vides et qui n'attendaient plus rien de l'existence. Parmi ce petit monde, marchait une jeune fille. Dans sa robe de coton noir, elle donnait l'impression d'être une toute jeune veuve si c'est grand yeux noisette plein de malice et sa bouche rose n'apportait pas autant de fraîcheur à son visage aux joues rose, trahissant plutôt une certaine austérité ou un cloisonnement intérieur. De bonne allure elle avançait, emmitouflé dans son châle peu chaud pour la saison. Certains bougres à la dégaine patibulaire la regardaient du coin de l'œil. C'est que la demoiselle était agréable au regard et connue dans les environs. Pas du quartier mais furetant à tout va à la recherche de quelques informations pour son papa détective privé. Elle c'était fait quelques connaissances ; des langues généreuses qui ce déliaient devant une pièce ou deux ou pour les jolies boucles de la demoiselle. Mais on l'évitait un peu car elle avait une différence qui en répugnait certain. Emily Lovegood était sourde de naissance. Aussi n'entendit t-elle pas les coups de sifflets au loin, ni les cris d'alerte et encore moins la menace qui s'approchait d'elle.
A deux rues de là, un homme était traqué par la justice. Haletant, Thomas Crowley sauta par-dessus une cagette renversait par le gaillard qu'il pourchassait avec à ses trousse six agents en uniforme, bâton en mains. C'est que le gredin était coriace à attraper et faisait l'objet d'âpre recherche. Todd Brown, un repentit des voles reconvertit dans le meurtre, qu'il escomptait bien mettre derrière les barreaux avant la fin de la journée. Des semaines qu'il le traquait avec son compagnon et ami et aujourd'hui, la chance l'avait mit sur sa trace.
Passant sous des guirlandes de linge miteux séchant difficilement, Todd Brown bifurqua sur sa droite prenant une petite venelle, assez large pour laisser passer une personne. Thomas prit sa suite, la poitrine palpitante et le feu à la gorge mais avec la rage de ceux qui veulent affronter toutes les épreuves. De but en blanc, Todd se retourna. Ses yeux de rapace enchâssé sous des paupières fine ; la mine affreuse attaquée par l'âge et l'alcool et sa mâchoire de travers affichaient une détermination sans faille et qui n'augurait rien de bon. Le bras levé, il tenait un pistolet. Thomas, dans un suprême instinct trouva refuge dans l'embrassement d'une porte à l'instant même ou le coup claqua dans l'air. Un jeune policeman qui les talonnaient prit la balle en pleine poitrine et s'effondra. Des cris de femmes apeurés par la détonation accompagnèrent le son mat du corps tombant dans une flaque d'eau stagnante. La vue de ce jeune homme, à peine sortit de l'enfance, gisant mort lui donna envie de hurler et c'est avec plus d'énergie que Thomas reprit sa course, le besoin de vengeance décuplant sa vitesse. Il savait que Todd n'avait plus de balle dans le barillet. Il avait tiré trois coups en les voyant venir alors qu'il sortait du pub McPherson. La quatrième s'était usé au hasard dans la rue ; une cinquième avait percuté le bois d'une charrette le manquant de peu et la sixième et dernière balle venait de finir sa course dans le corps du jeune officier. Plus de balle. Plus d'arme, plus aucune chance de lui réchapper.
— Tu es fait comme un rat, fumier, marmonna t-il entre ses lèvres.
Mais dans la frénésie du moment, Thomas aurait dut ce rappeler un conseil avisait de son équipier. Un homme traqué et sans arme et plus versatile que la femme. En rattrapant par une artère son gibier, Thomas eut juste le temps de voir une masse sous ses yeux avant de sentir une douleur fulgurante accompagner le déboîtement de son épaule droite. Sous la fulgurance du coup il tomba à terre et perçut la boue comme un lit bien maigre. Groggy par la douleur, Thomas se redressa péniblement. Sa vue brouillé lui fit voir des godillots crasseux, mal lassés et reconnaissable entre tous. Un pantalon tâché de boue ; un gilet boutonné en "menteuse" et un chapeau clac qui avait fait son temps venait parfaire la panoplie du parfait scélérat prêt à commettre son forfait. Todd Brown, une planche à la main, avançait, satisfait de lui sous les regards apeuraient de pauvres gens qui auraient préférés ce trouver ailleurs que d'être les témoins d'un meurtre, entre les étalages du marché au poisson.
— Et bien mon petit poulet ! Tu es comme qui dirait, tout seul ?
Thomas, cracha la boue mêlait au sang de poison qui c'était insinué dans sa bouche et recula en s'aidant de ses pieds. Mais pourquoi n'avait t-il donc pas songé à prendre son arme ?
— Cherche pas Crowley. Je vais te finir. T'éclater la tête comme un poiscaille et d'arracher les boyaux.
— Et tu compte m'éventrer comment abruti ! Avec ta planche ? Badina Thomas en cherchant alentour de quoi se défendre
Todd Brown sourit, bien que son cerveau parut prendre la remarque avec une certaine lenteur. Mais sa haine faisant abstraction de la raison il leva un bras armé de son bâton de fortune, prêt à asséner un coup assassin. Dans cette même fraction de seconde, Thomas roula sur le coté. Son entreprise raviva la blessure, mais il évita l'arme de fortune qui frappa le sol plutôt que son crâne. Ne manquant pas de ressource, Thomas profita de la confusion de son adversaire et lui décrocha un coup de pied dans le tibias mettant à genou Todd Brown. Ce dernier fulmina, mais la masse imposante que représentait Thomas lui sauta dessus et les deux hommes se roulèrent dans la boue. Le combat était infamant, chacun évitant les coups de l'autre et tentant d'y adjoindre sa propre doléance fait de hargne et de haine. Mais le supplice fut pour Thomas. Son épaule était une faille dont profita Todd. D'un grand coup de poing rageur dans l'épaule blessé, il se débarrassa de Thomas qu'il laissa a terre, gémissant de douleur. Prompt, le criminel attrapa la planche qui lui avait échappé s'apprêtant à finir le travaille inachevé. Mais son élan fut interrompu par des appelles. Des cris qui émergeaient d'une ruelle et par laquelle apparurent dans le même temps les policiers. Courageux mais pas téméraire, Todd Brown reprit sa folle cavalcade, jetant dans un dernier geste la planche qui s'emmêla dans les jambes d'un agent. Un établi fit les frais de sa chute sous les rires amusé d'une plèbe qui n'aimait guère le grabuges et les roussins en particulier. Désireux d'en finir et fâché d'avoir ainsi était prit par surprise, Thomas se releva avec l'aide d'un sergent à la moustache fournit et pria pour que son organisme ne l'abandonne pas au profit de la douleur dans les dix prochaines minutes. Le bras collé contre sa poitrine, il se mit à courir de plus belle dans un labyrinthe de petite rue pour aboutir sur les longs des quais. Un tiède rayon de soleil l'accueillit mais le tumulte des abords de la Tamise également. Se mêlant à une fourmilière d'habitué des ports, il évita un chariot et deux dockers, portant sur leur dos un barils poursuivant toujours celui qui faisait l'objet de tout ses sens en espérant ne pas le perdre de vu. Mais dans une telle marée de monde, il ne lui était pas permit pas de rattraper son Todd. Pire, il voyait l'écart entre eux s'agrandir de plus en plus. Désespéré, l'idée d'utiliser son don ce fit naturellement dans son esprit. Mais les recommandations de Lord Woodsberry l'en dissuadèrent. Le lord redoutait tant l'abus de ses capacités que ses sermons sur la question étaient perpétuel. Enragé de voir la partie se perdre pour lui, Thomas enragea tandis qu'il plongea dans la dizaine de quidam qui se précipitaient sur une palette a déchargé. C'est à cette instant que deux constables apparurent par une ruelle adjacente et coupèrent la retraite de Brown. C'est à cet instant que Thomas ce dit que la partie n'était pas terminé. C'est à cet instant que Emily Lovegood sentit deux bras fort l'empoigner et le sourire victorieux de Thomas s'effaça devant la menace de voir Todd Brown tenir entre ses mains, une pauvre enfant qui n'avait rien demandé.
— Lâche là, Todd. Tu es fait !
— Certainement pas ! C'est moi ou la demoiselle, mon petit toutou ! Alors ? Vers qui va aller ton choix !
Sans prévenir de sa folie, Todd Brown jeta la jeune fille dans la Tamise. Poussant un cri strident, Emily percuta l'eau saumâtre avec violence. Sa robe et ses jupons se gorgeant d'eau elle se retrouva attirer par le fond et disparue aussi vite qu'elle était tombé.
— Wilson, occupez-vous de la fille ! Ordonna Thomas tandis que jouant des pieds et des coudes, Todd, parvint a se frayer une voie de salut.
Thomas ce remit en chasse mais un frisson lui parcourut l'échine signe d'un grand danger. Il se retourna. La foule s'était amoncelée aux abords du quai mais personne ne plongeaient pour venir en aide à la jeune fille. Travailler au docks ne voulait pas dire, savoir nager, comme plus de la moitié de la ville, réalisa t-il, alors que Wilson fixait alternativement l'eau et son supérieur.
— Je ne sais pas nager, avoua-t-il, les bras ballant.
La panique prit place dans les esprits de chacun. Que faire ? Thomas finit par prendre la seule décision qui s'imposait. A grande enjambé il rejoignit l'attroupement se déchargeant de son chapeau et de ses chaussures qu'il jeta à la face de l'agent.
— Je dois tout faire moi-même, décidément ! Rattrapez-le ! vociféra t-il à l'attention des ses congénères tandis qu'il plongea, tête la première dans le fleuve.
L'eau glacé anesthésia les élancements de son épaule et lui brûla chaque parcelle de son corps. Mais il n'avait que pour objectif l'infortunée qui s'enfonçait inexorablement dans les profondeurs, les bras appelant au secours. Incapable de nager avec son épaule Thomas peinait à se maintenir sous l'eau alors que sa propre poitrine réclamer le précieux oxygène. Puis, renonçant ou sur le point de l'être, la jeune fille parut brutalement se laissait aller à son triste sort et ses bras devinrent aussi léger que les fines particules de terre que charrié l'eau du fleuve. Ragaillardit par le désir de ne pas avoir de mort sur les bras pour la journée, Thomas se mit a brasser des bras et des jambes occultant le martyre qu'il s'infligeait. Dans sa souffrance il se demanda combien de temps le fleuve mettrait à rendre le cadavre de cette jeune fille si il ne parvenait pas à la sauver. Il en n'avait tant vu de ces malheureux ; ivrognes, marchant trop prêt du bord ou misérables que l'on n'avaient aidé, être recraché par la marée, des kilomètres plus loin. Sa propre dépouille serait -elle un bâton de craie de plus sur le tableau des noyés de la Tamise ? La jeune fille disparue de sa vision. Malgré tout ses efforts pour la rejoindre il ne faisait qu'être un peu plus emporté à son tour. A bout de force, Thomas se résigna à employer sa dernière chance pour elle comme pour lui. Car après tout, sous l'eau, nul témoin. Il tendit son bras valide et invoqua son don. Par le biais de la télékinésie qu'il maîtrisait à merveille désormais, il rappela à lui la jeune fille. Sous son instigation, le corps sortit de l'obscurité et quand il fut à ses cotés il l'agrippa fermement par la taille. Mais c'est avec peine que Thomas remonta. Chaque mètre l'approchant un peu plus de cet halo de lumière qui lui promettait la survie lui remémorant ce triste jour ou il lui avait semblé mourir lui aussi. Après ce qu'il lui sembla une éternité, sa tête jaillit de l'eau et c'est avec bruit qu'il ouvrit en grand la bouche pour appeler l'air à ses poumons en feu. Mais Thomas admit que respirer n'était pas suffisant pour se croire sauver. Happé par le froid et le corps lourd de sa protégé encore inconsciente, il se sentit ramené par le fond. Battant des jambes à tout rompre, il appelait à l'aide. Mais quel fou se risquerait à sauter dans la Tamise au risque de se noyer lui-même ? Balayant ce préjugé, un crochet, piqué au bout d'une perche lui attrapa le col de la veste et c'est avec la force de quatre hommes qu'il fut ramener le long d'une barque. Sous les acclamations et les encouragements, les uns après les autres, les bateliers se passèrent le couple jusqu'à les amener à proximité d'un petit escalier qui se mourrait dans le fleuve Exténué, Thomas s'agrippa aux marches maintenant contre lui la jeune fille qui reprenait peu à peu conscience.
— Ca va fiston ! Demanda un marinier en l'extirpant de l'eau.
Pour réponse Thomas, toussa, expulsant un trop plein d'eau salé. La jeune fille en fit de même et pour la première fois alors qu'elle ouvrait ses yeux apeuré, il put contempler son visage. Son chapeaux était perdu laissant ses boucles libres et pitoyablement collées à son visage. Mais son minois était aguichant. De ses grands yeux elle n'avait plus d'attention que pour lui. Goguenard quelque soit la circonstance, Thomas lui adressa un sourire fier.
— Eh bien, mademoiselle ! Vous êtes la plus belle prise que j'ai faite dans la Tamise.
Emily avait lu sur ces lèvres, cette phrase qui aurait pu la faire sourire en d'autre occasion si curieusement quelque vague son n'était parvenu à ses oreilles pourtant stériles depuis toujours.
— Monsieur ! Monsieur ! Cria le sergent Wilson en dévalant les marches pour aider les badauds à sortir de l'eau les deux naufragés.
— Ca va, Wilson, le rassura Thomas. Et Todd ?
Wilson afficha une moue désolé.
— Pardon inspecteur. Mais le bougre nous a échappé.
Thomas poussa un râle de colère, mêlé à la douleur.
— Le salopard !
Il ne jura pas plus et perdit connaissance, éreinté et vaincu par la douleur.